L’accès au crédit repose sur plusieurs critères d’évaluation établis par les banques et organismes prêteurs. Parmi ces critères, la capacité de remboursement joue un rôle clé. Elle permet aux établissements financiers d’estimer si un emprunteur est en mesure d’honorer ses échéances sans compromettre son équilibre budgétaire.

Connaître sa capacité de remboursement est important pour toute personne qui souhaite souscrire un prêt, que ce soit pour financer un investissement immobilier, un achat de véhicule (ou une place de parking par exemple) ou encore un besoin de trésorerie. Dans cet article, je détaille ce qu’est la capacité de remboursement, comment elle est calculée et quelles stratégies peuvent être mises en place pour l’augmenter ⤵️!
Qu’est-ce que la capacité de remboursement ?
La capacité d’endettement est le critère le plus important dans l’évaluation d’une demande de prêt. Comprendre ce qu’est la capacité d’endettement permet donc d’optimiser ses chances d’obtenir un financement mais aussi de vous garantir un équilibre financier durable en évitant le surendettement.
Définition et importance
La capacité de remboursement correspond au montant qu’un emprunteur peut allouer au remboursement d’un crédit sans se retrouver en difficulté financière. Elle correspond à la différence entre les revenus du foyer ainsi et les charges fixes.
Son évaluation permet de garantir que l’emprunteur pourra faire face à ses engagements financiers tout en conservant un reste à vivre suffisant. Ce dernier représente la somme restant disponible après paiement des charges obligatoires et doit être assez confortable pour couvrir les dépenses courantes et imprévues.
Dans le cadre d’un prêt immobilier, d’un crédit à la consommation ou d’un regroupement de crédits, la banque s’appuie sur cet indicateur pour déterminer :
- Le montant maximal du prêt pouvant être accordé.
- La durée de remboursement adaptée en fonction de la situation financière de l’emprunteur.
- Le taux d’intérêt applicable, qui peut être plus avantageux pour un profil solvable.
Pourquoi la capacité de remboursement est-elle déterminante ?
Pour un établissement prêteur, chaque crédit accordé représente un risque. En cas de défaut de paiement de l’emprunteur, la banque subit des pertes financières. C’est pourquoi les organismes de crédit analysent minutieusement la solvabilité de chaque demandeur et s’assurent que son taux d’endettement ne dépasse pas un certain seuil.
En France, les recommandations des autorités financières fixent généralement un taux d’endettement maximal à 35 % des revenus nets. Ce plafond a été instauré afin de limiter les situations de surendettement et garantir que chaque emprunteur puisse continuer à subvenir à ses besoins essentiels malgré le remboursement d’un prêt.
Cependant, au-delà de cet aspect réglementaire, disposer d’une bonne capacité de remboursement permet d’améliorer ses conditions d’emprunt. Un profil jugé solide par la banque bénéficiera :
- d’un taux plus avantageux
- d’une plus grande flexibilité dans la négociation des modalités du prêt
Comment calculer sa capacité de remboursement ?
La formule de base
La capacité de remboursement se calcule de la manière suivante :
» Capacité de remboursement = Revenus nets – Charges fixes «
Cette formule permet d’obtenir une estimation du montant qu’un emprunteur peut raisonnablement consacrer à ses mensualités de crédit. Toutefois, il faut bien identifier les éléments pris en compte dans ce calcul.
Quels revenus sont pris en compte ?
Les revenus pris en compte dans le calcul de la capacité de remboursement doivent être réguliers et pérennes. Parmi eux, on retrouve :
- Le salaire net après prélèvements sociaux et fiscaux.
- Les revenus fonciers perçus sur des biens en location (généralement pondérés à 70 % pour tenir compte d’éventuelles périodes de vacance locative).
- Les pensions alimentaires et prestations sociales (APL, allocations familiales, etc.), bien que certaines banques puissent les exclure du calcul.
- Les revenus issus d’une activité indépendante, à condition qu’ils soient stables sur plusieurs années.
- Les dividendes et autres revenus du patrimoine, si leur récurrence est démontrée.
Les primes exceptionnelles ou variables, comme les bonus de fin d’année, ne sont généralement pas prises en compte, car elles ne sont pas garanties d’une année sur l’autre.
Les charges à déduire du calcul
Les charges fixes correspondent aux dépenses incontournables du foyer et incluent :
- Les loyers.
- La mensualité d’un prêt immobilier en cours.
- Les mensualités de crédits à la consommation en cours (crédit auto, prêt travaux, crédit renouvelable, etc.).
- Les factures récurrentes : électricité, gaz, eau, abonnements téléphoniques et internet.
- Les assurances obligatoires : assurance habitation, assurance auto, mutuelle.
- Les impôts sur le revenu et la taxe foncière.
Exemple de calcul détaillé
Prenons l’exemple d’un ménage avec les éléments suivants :
Revenus nets mensuels du foyer | 4 500 € |
Charges fixes mensuelles | 1 500 € |
Mensualités de crédits en cours | 300 € |
👉 Capacité de remboursement = 4 500 € – 1 500 € – 300 € = 2 700 €
Si l’on applique le taux d’endettement maximal de 35 %, la mensualité maximale qu’ils peuvent supporter est de 1 575 € (4 500 € x 35 %).
➡️ 1 575 € est inférieure à 2 700 € : ce montant représente donc la mensualité maximale admissible par la banque pour un nouveau crédit.
Facteurs influençant la capacité de remboursement
La capacité de remboursement d’un emprunteur ne dépend pas uniquement de ses revenus et de ses charges fixes. D’autres facteurs impactent sa solvabilité et, par conséquent, les conditions auxquelles il pourra accéder à un crédit. Voici les principaux facteurs pris en compte par les banques et organismes de crédit.
La stabilité des revenus : un gage de sécurité pour les banques
L’un des premiers critères analysés par un établissement prêteur est la stabilité et la régularité des revenus de l’emprunteur. Une source de revenus pérenne constitue une garantie essentielle pour assurer le remboursement du crédit sur la durée.
- Les salariés en CDI (Contrat à Durée Indéterminée) sont souvent les profils les plus favorisés, car leur emploi est considéré comme stable. Un emprunteur en CDI, ayant terminé sa période d’essai, rassure les banques sur sa capacité à percevoir des revenus constants sur le long terme.
- Les fonctionnaires, car leur emploi est perçu comme encore plus sécurisé que le secteur privé. Certains organismes proposent même des conditions de prêt spécifiques aux agents de la fonction publique (voir notre article sur le crédit fonctionnaire).
A noter que les indépendants, freelances et professions libérales rencontrent généralement plus de difficultés à obtenir un crédit. En effet, leur revenu peuvent être irréguliers et soumis aux aléas du marché. Pour rassurer un prêteur, ces emprunteurs doivent souvent justifier d’au moins trois années d’activité rentable, avec des bilans comptables positifs et stables.
Par ailleurs, les intérimaires et travailleurs en CDD peuvent éprouver des difficultés à emprunter, sauf s’ils justifient d’une ancienneté significative et d’un historique de missions régulières sur plusieurs années.
Si vous êtes indépendant ou en situation d’emploi précaire, il vous faudra renforcer votre dossier en apportant une épargne conséquente ou en sollicitant un co-emprunteur disposant d’une situation plus stable.
La durée du prêt : un levier pour ajuster les mensualités
La durée d’un crédit impacte directement la capacité de remboursement. Plus la durée du prêt est longue, plus les mensualités sont réduites, ce qui permet d’améliorer le taux d’endettement et de respecter le seuil de 35 %.
- Un prêt sur 10 ou 15 ans entraîne des mensualités élevées, ce qui peut limiter la capacité de remboursement d’un emprunteur aux revenus moyens.
- Un prêt étalé sur 20 ou 25 ans permet de réduire la mensualité, rendant l’emprunt plus accessible. C’est une stratégie souvent utilisée dans le cadre d’un prêt immobilier.
- Certains établissements acceptent d’accorder des crédits immobiliers sur 30 ans, mais cela reste plus rare et entraîne un coût total du crédit nettement plus élevé en raison des intérêts cumulés sur la durée.
➡️ En fait une durée de crédit courte réduit le coût global du crédit mais augmente la mensualité et qu’une durée de crédit longue allège la mensualité mais augmente le coût total du prêt ! Constatez-le par vous même avec notre simulateur gratuit :
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Autres éléments pouvant influencer la capacité de remboursement
Bien que la stabilité des revenus, l’endettement et la durée du prêt soient les principaux facteurs influençant la capacité de remboursement, d’autres composantes entrent également entrer en ligne de compte.
Le niveau du reste à vivre
Le « reste à vivre » désigne la somme qu’il reste à un ménage une fois toutes les charges fixes payées. Les banques s’assurent que ce montant est suffisant pour couvrir les dépenses courantes (alimentation, transport, loisirs, imprévus). Un reste à vivre trop faible peut entraîner un refus de prêt, même si l’endettement est inférieur à 35 %.
L’apport personnel
Un apport personnel conséquent permet de réduire le montant emprunté et, par conséquent, les mensualités. Cela améliore la capacité de remboursement et augmente les chances d’obtenir un prêt à des conditions avantageuses.
L’historique bancaire et le comportement financier
Un emprunteur avec un historique bancaire sain (pas de découverts fréquents, une gestion prudente de ses finances) aura plus de facilité à obtenir un crédit qu’un emprunteur ayant déjà rencontré des incidents de paiement.
La situation familiale
Une personne seule avec un seul revenu aura une capacité de remboursement plus restreinte qu’un couple avec deux salaires. De même, les charges familiales (enfants à charge, pension alimentaire) impactent directement le calcul de l’endettement.
L’évolution des revenus et de la carrière
Une perspective d’évolution salariale (promotion, changement de poste, augmentation programmée) peut être prise en compte par certaines banques, notamment pour les jeunes actifs dont la progression professionnelle est rapide.
Conclusion
La capacité de remboursement ne se résume pas à un simple calcul mathématique. Elle dépend de nombreux facteurs tels que la stabilité professionnelle, l’endettement existant, la durée du prêt et la rigeur budgétaire de l’emprunteur.
Pour maximiser ses chances d’obtenir un crédit dans de bonnes conditions, je vous recommande d’optimiser votre profil financier en :
- stabilisant vos revenus,
- maîtrisant votre taux d’endettement,
- choisissant une durée de prêt adaptée à votre capacités de remboursement.
Avant de déposer une demande de prêt, réalisez une simulation personnalisée et, si nécessaire, consultez un conseiller financier afin d’ajuster votre projet en fonction de votre situation personnelle.
Questions fréquentes
La capacité de remboursement correspond au montant maximal qu’un emprunteur peut allouer au remboursement d’un crédit sans déséquilibrer son budget. Elle dépend principalement des revenus, des charges fixes et du taux d’endettement maximal recommandé (35 %).
Il faut soustraire les charges fixes (loyer, crédits en cours, factures) aux revenus nets, puis vérifier que les nouvelles mensualités ne dépassent pas le seuil d’endettement. Une simulation de prêt peut aider à affiner ce calcul.
Augmenter ses revenus, réduire ses charges fixes et allonger la durée de l’emprunt permettent d’optimiser sa capacité de remboursement. Une renégociation des crédits en cours peut aussi aider à alléger les mensualités.